Il trainait depuis quelques années dans notre bibliothèque ce livre que j’avais reçu dans le cadre d’un abonnement. Mais il fallait du temps pour le lire : plus de 1200 pages d’une typographie assez dense. Comme cet été 2018, j’ai eu davantage de libertés (forcées), je me suis décidé à le lire.
Les Mystères de Paris d’Eugène Sue.(éd.Gallimard-2009, ISBN 978-2-298-02996-3)
Ce livre est d’abord paru en feuilleton dans « Le Journal des Débats », quotidien proche du gouvernement et fut publié en 1842. Il connut un très grand succès mais fut également très controversé. Le livre « Les Misérables » que Victor Hugo écrivit une vingtaine d’années plus tard aborde un peu des faits semblables. Nous sommes en plein romantisme littéraire mais aussi à l’époque de Frédéric Ozanam, le fondateur de notre société Saint-Vincent de Paul en 1833.
Ce livre est un roman dans lequel le Paris de cette première moitié du XIXème siècle est abondamment décrit. La trame de l’histoire est basée sur les turpitudes de personnages de différentes classes sociales qui s’attachent à perpétrer leurs méfaits que d’autres essaient de déjouer et de rendre justice aux victimes. Tant les conditions de vie que les pensées des personnages sont détaillées, nous fournissant ainsi une vision réaliste de cette époque. Comme un bon feuilleton, les intrigues et leurs rebondissements permettent de soutenir l’intérêt de la lecture. Une belle écriture même si cela ne correspond plus aux canons actuels !
Au travers de ce roman pointent différentes réflexions sur les conditions sociales et le fonctionnement des institutions de l’époque. Il est assez frappant de constater la modernité de certaines d’entre elles notamment sur l’utilité du système carcéral et de la peine de mort ou l’exploitation des démunis au mépris de leur vie (hospice pour pauvres).
Même si de nombreuses améliorations ont été apportées à notre société depuis, certains thèmes restent toujours d’actualité.
J.G.